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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/271

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45]]) Il est, du reste, impossible que deux, hommes restent ennemis, quand l’un des deux fait du bien à l’autre. Voilà dans quelle vue Paul nous fait cette recommandation. Mais toi, pourquoi, philosophe en paroles, ne gardes-tu aucune mesure dans tes actions ? Tu ne donnes pas à manger à ton ennemi, pour ne pas amasser sur sa tête des charbons de feu. C’est fort bien. Mais est-ce que tu as pour lui dés ménagements, de l’affection, ou est-ce dans cette intention que tu agis ainsi envers lui ? Dieu sait si c’est ce motif qui te fait parler de la sorte. Toujours est-il que vis-à-vis de nous, tu uses de sophismes et de vains prétextes. Ton ennemi est-il réellement pour toi un objet de prévoyante sollicitude ? Crains-tu réellement qu’il ne soit châtié ? Tu as donc éteint en toi, en ce cas, toute l’ardeur de tes ressentiments : car celui qui aime son semblable, à ce point qu’il négligé son propre intérêt pour l’intérêt d’autrui, n’est plus ion ennemi. Tu diras probablement : jusques à quand nous permettrons-nous ces jeux d’esprit sans excuses en des choses aussi graves ? Je vous supplie donc de couper court à tout vain prétexte, quand il s’agit d’obéir aux lois de Dieu ; afin qu’après nous être conduits, dans la vie présente, d’une manière qui lui soit agréable, nous puissions obtenir les biens qui nous ont été, promis, par la grâce et la charité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec lequel gloire, puissance, honneur, au Père et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE LI.


OR FÉLIX, QUI CONNAISSAIT TRÈS-BIEN CETTE DOCTRINE, LES AJOURNA, DISANT : « LORSQUE LE TRIBUN LYSIAS SERA VENU, JE JUGERAI VOTRE AFFAIRE ». ET IL ORDONNA A UN CENTURION DE GARDER PAUL, MAIS EN LUI DONNANT PLUS DE LIBERTÉ, ET SANS EMPÊCHER QU’AUCUN DES SIENS LE SERVIT OU LE VISITÂT. (CHAP. 24,22-23, JUSQU’AU VERS. 22, DU CHAP. XXV)

ANALYSE.

  • 1-3. Paul comparaît devant Félix, Festus et le roi Agrippa. – Il en appelle à César.
  • 4 et 5. Nul ne peut nuire à qui ne se nuit pas à lui-même. – Malheur pie l’homme injuste.


1. Voyez le sérieux : examen auquel cette affaire est soumise : plusieurs juges s’en occupent, et pendant longtemps, pour que l’on ne pût pas dire que le jugement avait été surpris. Comme l’orateur avait fait mention de Lysias, disant qu’il leur avait enlevé. Paul avec violente, c’est à propos que le texte sacré nous montre Félix se prévalant de cette allégation :. « Or Félix, qui connaissait très-bien cette doctrine, les ajourna », c’est-à-dire, les renvoya à dessein à un autre jour, non qu’il eût besoin d’en savoir davantage, mais pour se débarrasser des Juifs par ces lenteurs : Il ne voulait pas, à cause d’eux, mettre Paul en liberté, et, d’une autre part, il ne pouvait pas le frapper d’urne peine, car c’eût été honteux. C’est pourquoi il diffère de rendre sa sentence, disant : « Lorsque le tribun Lysias sera venu, je jugerai votre affaire. Et il ordonna au centurion de garder Paul, mais en lui donnant plus de liberté, et sans empêcher qu’aucun des siens le servît ou le visitât ». – En lui donnant plus de liberté » ; par là il l’absout de l’accusation dirigée contre lui liais pourquoi donc