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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/282

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que conduisent nécessairement ces mots : « Car ce ne sont pas des choses qui se soient passées en secret ») ; mais vous n’avez pas voulu. « O roi Agrippa ! ne croyez-vous pas aux prophètes ? Je sais que vous y croyez. – Et Agrippa dit à Paul : Il ne s’en faut guère que vous me persuadiez d’être chrétien. Paul lui répondit : Plût à Dieu que non seulement il ne s’en fallût guère, mais qu’il ne s’en fallût rien du tout que vous, et tous ceux qui m’écoutent présentement, devinssent tels que je, suis, à la – réserve de, ces liens (26-29) ». Voyez comme il prie : « Plût à Dieu que, etc. ». Et non seulement il prie, mais il prie avec ferveur : « Non-seulement vous, mais vous tous qui m’écoutez, puissiez-vous devenir tels que je suis » ! Puis il ajoute : « A la réserve de ces liens ». Ce n’est pas qu’il éprouve de la peine à porter ces chaînes, ce n’est pas qu’il en rougisse (car rien n’était plus glorieux pour lui) ; mais il s’exprime ainsi, pour avoir égard à leur manière de voir. Telle est la raison polir laquelle il ajoute : « À la réserve de ces liens ».
Mais revenons sur ce qui a été lu plus haut. Le lendemain dont, comme ils furent entrés dans la salle des audiences, Paul fut amené par le commandement de Festus. » Déjà les Juifs s’étaient désistés, voyant que. Paul en avait appelé, et c’est alors qu’il trouve devant lui un brillant auditoire, le roi et toute la multitude des Juifs s’étant rendus là en grande pompe, sans qu’on pût dire de ceux-ci que les uns y étaient venus, et les autres non : « Tout le peuple Juif, dit. Festus, m’est venu trouver dans Jérusalem et ici, me représentant avec de grands cris qu’il n’était pas juste de le laisser vivre plus longtemps ».
3. Voyez leur folie : ils vociféraient, disant qu’il fallait le mettre à mort. Il montre par là que c’est à bon droit que Paul en a appelé à César. Car s’ils n’ont rien de grave à lui reprocher, et qu’en même temps ils se mettent en fureur, il est tout naturel qu’il s’adresse – à César. « Afin qu’après que vous aurez examiné son affaire, je sache ce que j’ai à écrire n, Avez-vous remarqué à combien d’informations diverses cette affaire est soumise ? Et c’est aux Juifs que nous, devons cette défense que Paul présente en ce moment, et qui sera bientôt entendue par ceux qui sont à Rome. « Je m’estime heureux, dit-il, ô roi Agrippa ! de pouvoir aujourd’hui me justifier devant vous de toutes les choses dont les Juifs m’accusent ». Voyez comme, malgré eux, ils sont devenus, auprès de celui-là même qui règne sur eux, les hérauts de leur propre méchanceté et de la vertu de Paul, de sorte que Paul est renvoyé, à la suite de sa défense, avec plus d’éclat que si on l’avait délivré de ses chaînes ; car ce n’était pas un trompeur, un magicien, qu’un si grand nombre de juges renvoyaient ainsi absous. Laissant donc tout ce qu’il avait, chez ses compatriotes, il part pour Rome, mon purement et simplement, mais exempta de tout soupçon. Et il n’a pas dit : Qu’est-ce donc ? J’en ai déjà appelé à César ; j’ai déjà été jugé bien des fois ; quand tout cela, finira-t-il ? Non. Il est encore prêt à rendre compté de sa conduite devant celui qui connaît le mieux les affaires des Juifs. Aussi présente-t-il sa défense avec la plus grande liberté, en homme qui sait que ceux qui l’ont traduit en justice n’ont déjà plus de pouvoir sur lui ; toutefois, bien qu’ils fussent sans pouvoir sur lui, et qu’il ne relevât plus que de cette sentence : « Vous irez devant César », il rend compte très au long de toutes choses, et sans se permettre, d’éclaircir les unes et de passer les autres sous silence. Sa réplique revient à ceci : Ils m’accusent d’être un séditieux, ils m’accusent d’être u n sectaire, ils m’accusent d’avoir profané le temple. Eh bien ! je rends compte de tout cela : « Quant à la vie que j’ai menée dans Jérusalem depuis ma jeunesse, elle est connue de tous les Juifs. Et c’est ainsi que mes accusateurs mêmes sont témoins qu’il n’est pas, dans mes habitudes de fomenter des séditions. Ce qu’il a déjà dit auparavant « Zélé sectateur des traditions de nos pères », il l’insinue ici par ces paroles : « La vie que j’ai menée dès mon enfance ». Et c’est au moment même où le peuple était rassemblé qu’il invoque leur témoignage : ce qu’il a déjà fait, à cet égard, devant le tribunal de Lysias, il le renouvelle devant le tribunal de Festus, et il le renouvelle en ce, lieu, précisément parce qu’un plus grand nombre de Juifs étaient là pour l’entendre. Et il n’avait pas besoin d’une bien longue justification, en présence, des lettrés de Lysias qui l’absolvaient. « Tous les Juifs, dit-il, qui m’ont connu dès mes plus tendres années, le savent ». Et il ne se met pas à exposer quelle a été sa vie ; c’est à leur conscience qu’il laisse ce point à décider, faisant tout dépendre de cette doctrine de la