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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/474

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HOMÉLIE XXVI.


JE VOUS LOUE, MES FRÈRES, DE CE QUE VOUS VOUS SOUVENEZ DE MOI EN TOUTES CHOSES, ET QUE VOUS GARDEZ LES TRADITIONS ET LES RÈGLES QUE JE VOUS AI DONNÉES. (CHAP. 11, VERSET 2, JUSQU’AU VERSET 17)

ANALYSE.

  • 1 et 2. De l’enseignement oral de Paul, et de ses rapports avec les fidèles.
  • 3. Le Christ est la tête et le chef de l’homme. – Dissertation sur la valeur des expressions humaines appliquées à Dieu.
  • 4 et 5. Pourquoi les hommes doivent prier, la tête découverte ; les femmes doivent toujours avoir la tête enveloppée d’un voile. – Développements divers.
  • 6-8. Ne nous occupons pas des devoirs des autres, quand c’est à nous qu’on reproche l’oubli des devoirs. – De la complaisance que les époux se doivent mutuellement. – Généreuse colère contre les misérables qui ne craignent pas de battre une femme. – Détail d’une grâce touchante, le soir où un père, séparant sa fille de toute la famille, la confie à son époux.


1. Après avoir dit sur les offrandes consacrées aux idoles tout ce qu’il lui convenait d’exposer, n’ayant plus rien à ajouter à l’ensemble complet de ses réflexions, il passe à un autre sujet, qui renferme bien aussi une accusation, mais non aussi grave. Je vous ai déjà dit, et maintenant je vous répète encore, que l’apôtre ne formule pas tout de suite et sans interruption les reproches de la plus grande sévérité. Il les dispose dans un ordre convenable ; il intercale au milieu de sa lettre des choses plus agréables, pour adoucir ce qu’aurait d’insupportable pour les auditeurs un discours tout composé de sévères réprimandes. Voilà pourquoi il réserve pour la fin le sujet de la résurrection, sur lequel il doit déployer le plus de véhémence. En attendant il s’arrête à quelque chose de moins grave : « Je vous loue, mes frères, de ce que vous vous souvenez de moi, en toutes choses ». Quand le péché est constant, il attaque vivement, il menace ; quand il y a doute, ce n’est qu’après avoir fait la preuve qu’il gronde ; ce qui est avoué, il l’étale ; ce qui est contesté, il l’établit. Par exemple, au sujet de la fornication, le doute n’était pas possible ; il n’y avait donc pas lieu à montrer que c’était un péché ; que fait l’apôtre alors ? Il étale l’énormité de la faute, et il use d’un développement par comparaison. Quant à l’habitude de juger le prochain, c’était un péché, mais non d’une gravité aussi grande ; voilà pourquoi il introduit dans son discours des réflexions et des preuves à ce sujet. Maintenant, pour les offrandes consacrées aux idoles, il y avait doute, mais le péché était grand ; voilà pourquoi il montre que c’est un péché, et ce point il le développe. Et en agissant ainsi, non seulement il détourne les fidèles des péchés qui leur sont reprochés, mais il conduit les âmes à des fins contraires. En effet, il ne se contente pas de dire qu’il ne faut pas commettre de fornication, il ajoute que l’on doit montrer une grande sainteté. De là, ces paroles : « Glorifiez Dieu dans votre corps et dans votre esprit ». (1Cor. 6,20) Et ailleurs, quand il da qu’il ne faut pas être sage de la sagesse extérieure, il ne se, contente pas de cette réflexion, q ajoute qu’il faut devenir fou ; et quand il donne le conseil de ne pas plaider devant les juges païens, le conseil de ne commettre autune injustice, il va plus loin ; il défend tout procès, et il ne recommande pas seulement de ne jamais commettre l’injustice, mais il conseille de s’y résigner:; et, dans ses réflexions sur les offrandes consacrées aux idoles, il n’ordonne pas seulement de s’abstenir de ce qui est défendu, mais, de plus, de ce qui est permis,