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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/578

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plus de durée que dans la réalité même des choses humaines. Cette image d’un homme riche durera, cela se voit souvent, une centaine d’années ; notre riche, au contraire, on le voit même en moins d’un an, tout à coup dépouillé de tous ses biens. Méditons donc toutes ces pensées, faisons tous nos efforts pour assurer à notre âme le repos et la tranquillité qui nous préservera d’une tristesse irréfléchie, afin de passer la vie présente avec joie, et d’obtenir les biens à venir, par la grâce et par la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient comme au Père, comme au Saint-Esprit, la gloire, la puissance, l’honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE XXXIX.


AINSI, SOIT QUE CE SOIT MOI, SOIT QUE CE SOIENT EUX QUI VOUS PRÊCHENT, VOILÀ CE QUE NOUS PRÊCHONS, ET VOILÀ CE QUE VOUS AVEZ CRU. (CH. 15, VERS. 11) \σ ANALYSE.

  • 1. Sur l’égalité parfaite entre Paul et les autres apôtres.
  • 2. Discussion sur la résurrection qui est, non pas la mort du péché seulement, mais la destruction de la mort, et la résurrection des corps. – Rapport étroit entre la résurrection des corps et la résurrection de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
  • 3. Diverses explications sur ta méthode de Paul quand il discute.
  • – 4. Sur la parfaite égalité du Père et du Fils.
  • 5-7. Pourquoi la dernière victoire est la victoire remportée sur la mort. – Détails sur une sécheresse dont souffrit la ville d’Antioche.
  • 8 et 9. Contre l’avarice, contre là haine vindicative, contre la gourmandise eues innombrables malheurs dont elle est la source.


1. Il a exalté les apôtres, il s’est abaissé ensuite ; par un mouvement contraire, il s’est exalté au-dessus d’eux afin d’établir l’égalité, (car il a remis l’égalité en se montrant d’une condition tout ensemble au-dessus et au-dessous), et par là il s’est rendu digne de foi ; eh bien ! ce n’est pas tout, il ne congédie pas encore les fidèles, il leur montre encore le lien étroit qui l’unit aux apôtres, indiquant la concorde selon le Christ. J1 ne le fait pas toutefois de manière à perdre sa dignité, il se met au même rang que les apôtres : ce n’est qu’ainsi qu’il devait parler dans l’intérêt de la prédication. Il a donc pris un soin égal d’éviter deux dangers, celui de paraître mépriser les apôtres, celui de trop s’abaisser, en s’inclinant devant les apôtres, aux yeux des fidèles qui lui étaient soumis. Voilà pourquoi, ici encore, il parle d’eux comme étant leur égal ; il dit : « Soit que ce soit moi, soit que ce soient eux qui « vous prêchent, voilà ce que nous prêchons ». Instruisez-vous auprès de, qui vous voudrez ; il n’y a entre nous aucune différence. Il ne dit pas : Si vous ne voulez pas me croire, croyez-les ; non, il se pose lui-même comme digne de foi, comme étant par lui-même une autorité suffisante, de même que les autres apôtres sont par eux-mêmes des autorités suffisantes. En effet, la différence de personnes ne signifiait rien, l’autorité étant égale. Or, ce que fait Paul ici, il le fait également dans l’épître aux Galates ; il cite les apôtres, non pas parce qu’il a besoin d’eux, il se déclare au contraire suffisant de lui-même : « Ceux qui me paraissaient les plus considérables ne m’ont rien appris de nouveau ». (Gal. 2,6)