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Page:Jean Paul - Pensées, 1829.djvu/200

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poésies, ou ceux qu’ilaressentis à la première gloire ou à la perspective enivrante de l’avenir qui se présentait à lui, toutes ces joies s’émoussent et perdent le charme de leur nouveauté dès que l’aurore de la jeunesse ne colore plus de son doux éclat les nuages de la vie, et que le soleil, à son midi, appesantit sur lui ses rayons enflammés. Aussitôt que l’homme est sorti des premiers lustres pendant lesquels il se développe, et qu’il ïeconnatt déja que son imagination seule a embelli les objets de ses prestiges, il devient plus calme et plus indifférent, il sait ce qu’il attend de chaque moment, il sait qu’it n’obtiendra aujourd’hui que ce qu’il a obtenu hier, que ses plaisirs seront semblables à ceux de laveille. La vie ne se peint aux vieillards que d’en haut ; et, pour parler comme lespeintres, ils n’en saisissent la perspective qu’à vol d’oiseau, le charme des arrière-plans leur manque.