Page:Jean Paul - Sur l’éducation, 1886, trad. Favre.djvu/10

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PRÉFACE


Le monde est plein de pédagogues, et les moins excellents ne sont peut-être pas ceux qui font de la pédagogie sans le savoir, ces esprits droits et ces cœurs dévoués qui trouvent et appliquent par intuition les vérités de sens commun, mises en lumière avec tant d’originalité et de finesse par le génie de Montaigne, pour servir de guide dans l’éducation de soi et celle d’autrui.

C’est notre temps qui a la prétention d’avoir créé la science ou l’art de la pédagogie. Je ne sais quel nom il faut donner à ce recueil de préceptes, d’observations, de procédés et d’expériences, considéré par les pédagogues les plus autorisés comme une initiation indispensable à toute œuvre d’éducation. Les générations qui participent aux bienfaits de cette science nouvelle en démontreront peut-être l’efficacité. Mais serait-il prématuré d’en rechercher dès à présent les résultats, de se demander s’il y a plus de têtes bien faites et d’âmes bien trempées depuis qu’on parle et écrit davantage sur la pédagogie ; si la multitude de pédagogues, plus ou moins pénétrés de théo-