Page:Jean Paul - Sur l’éducation, 1886, trad. Favre.djvu/38

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tendre cœur de l’enfant au grand cœur de l’homme Blesser cette foi, c’est bannir comme Calvin la musique du culte, car la foi c’est l’écho des régions célestes. »

Le fragment de Jean-Paul sur les femmes renferme une foule d’observations fines, de pensées justes et profondes, dont quelques-unes cependant nous semblent contestables. C’est une idée ingénieuse et pleine d’originalité d’avoir mis la critique de l’éducation donnée par les femmes dans la bouche même d’une femme, sous la forme d’une confession de ses propres transgressions pédagogiques. La première faute qu’elle se reproche, c’est « de n’avoir jamais observé un principe plus de quelques heures ». Déjà l’inconsistance des systèmes d’éducation des deux sexes a été signalée par Jean-Paul lui-même, dans le deuxième fragment. « le père, dit-il, se dissimule, sous la variabilité de ses principes, le manque de consistance et d’unité de son système. Quant à la mère, elle ne ressemble ni au père, ni même à cet arlequin qui vient sur la scène avec un paquet d’ordres sous un bras, et de contrordres sous l’autre. La mère serait plutôt semblable au géant Briarée, à cent bras, dont chacun porte un commandement. » Les éducateurs des deux sexes ne se distingueraient donc que par plus ou moins de variabilité ; et l’on pourrait reprocher à tous, sinon l’absence de but, du moins le manque d’unité dans le choix des moyens et de persévérance dans l’application. Faut-il ne voir là qu’une preuve de