des hommes, n’ayant aucune notion de médecine, passer, néanmoins, aux yeux de la multitude, pour d’habiles guérisseurs ? On cite par centaines les malades qu’ils ont soulagés, et, au besoin, on affirme avoir été témoin de certaines cures vraiment miraculeuses. Tel qui avait un simple rhume, passe pour avoir été poitrinaire ; tel autre eut un rhumatisme, on dit qu’il était paralysé et abandonné de tous les médecins. Le premier fut guéri en avalant quelques gouttes d’un liquide rouge, le second par quelques passes de la main sur le corps. Si l’homme, qui est censé avoir opéré toutes ces guérisons, est un individu vulgaire, il passe pour sorcier ; si, au contraire, c’est un homme d’une certaine valeur, s’il est prêtre surtout, et si, en outre, il est homme de bien, une foule de fables, plus absurdes les unes que les autres, circulent sur son compte, et, après sa mort, on en fait un saint. On lui compose alors une biographie plus ou moins fantaisiste ; des circonstances extraordinaires y accompagnent sa naissance ou sa mort ; les guérisons qu’il a obtenues pendant sa vie deviennent autant
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