Page:Jika - La foi et la raison.djvu/157

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d’agir sur ses sentiments et de le rendre meilleur. Mais c’est là confondre l’effet avec la cause. Si l’homme est plus porté vers le merveilleux que vers le naturel, c’est que, depuis l’enfance, son imagination est pervertie par des récits absurdes, et son cerveau pétri de façon à ne pouvoir, souvent, s’approprier d’autres idées. Le penchant vers le merveilleux n’est donc, en somme, que le résultat d’une éducation particulière. Modifions cette éducation ; laissons à l’intelligence son libre développement ; cultivons-la par des enseignements sains, et ce penchant fera vite place à l’esprit positif, au désir de s’instruire, à l’horreur de l’ignorance.

— On dirait, par cette péroraison, que tu viens de donner un tour de clef à la discussion. Je ne demande pas mieux que de la finir, mais tu avances une proposition que je ne puis laisser passer sans protester. Le sentiment religieux, dis-tu, n’est pas inné chez l’homme, et, comme preuve, tu cites des peuplades dépourvues de ce sentiment. Il est vrai que bon nombre d’explorateurs ont signalé ce fait, se basant sur ce que le langage de ces