Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/219

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temps, fut presque toute sa vie, abattu par la maladie et, pendant des années successives, incapable d’aucun travail suivi.

Ses mémoires et ceux de ses intimes rappellent ses incessantes indispositions. À l’âge de huit ou neuf ans, à Dunkeld, un refroidissement brusque contracté en cueillant des digitales le long d’une rivière, mit en danger les jours de l’enfant. Il semble avoir eu encore, vers l’âge de dix ans, une maladie qui causa de graves inquiétudes à ses parents. À seize ans, il fut atteint de pleurésie et en danger pendant trois ou quatre jours il fut sauvé par sa mère et par un médecin qui s’opposèrent au traitement meurtrier par les saignées que les autres voulaient appliquer. À l’âge de vingt et un ans, son précoce désappointement dans son amour pour Adèle Domecq le réduisit à un tel état de dépression qu’il en résulta une hémorragie alarmante. Sa carrière universitaire fut soudainement interrompue, et nous savons que « pendant près de deux années, on le conduisit de place en place, de médecin en médecin, à la recherche de la santé ». Dans ses voyages, il contracta fréquemment la fièvre en Italie ou sur les Alpes. Immédiatement après son mariage (10 avril 1848) il eut une autre attaque du côté du poumon et, après une rechute, sa convalescence dura jusqu’en août. L’année suivante, en Suisse, il fut pris d’une d’esquinancie qui causa de