Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/8

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



CHAPITRE PREMIER.

LES PREMIÈRES ANNÉES


On raconte que, lors de la publication du premier volume des Modern Painters, Sydney Smith, l’oracle reconnu de la Revue d’Edimbourg et de la société cultivée déclara que « c’était un livre d’un mérite exceptionnel, présentant, sous une forme aussi élégante que persuasive, les idées les plus originales et qu’il était destiné à accomplir une révolution dans le monde du goût » (Præterita, vol. II, 165).

Cette prédiction s’est réalisée. L’écrivain de l’ère Victorienne qui produisit le plus grand nombre de livres sur la plus grande variété de questions, au sujet duquel on écrivit le plus sa vie durant en Europe et en Amérique, qui, dans le monde de langue anglaise, laissa l’empreinte la plus directe et la plus sensible de ses goûts et de ses idées — ce fut John Ruskin. Pendant cinquante ans, il ne cessa d’écrire, de discourir et de parler à propos des