Page:Jolimont - Les mausolées français.djvu/10

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élevés vers les cieux, composaient alors toutes les cérémonies des funérailles : mais bientôt s’accrut avec rapidité cette grande famille primitive, source des générations ; elle se dispersa, et forma progressivement des peuples différents : la civilisation se développa, les passions naquirent, le moral s’altéra ; les préjuges, la superstition, les fanatismes de tous les genres, l’excès même des sentiments généreux, divisèrent ces peuples dans leur croyance, dans leurs intérêts et dans leurs mœurs : de là la pluralité des religions, les lois opposées, et cette variété dans la manière d’honorer les morts.

Le désir de l’immortalité, l’horreur du néant, les chimériques illusions de la crédulité, enfantèrent mille moyens pour soustraire l’homme à la destruction commune, ou du moins en conserver quelques fragments. Et, si nous parcourons les annales des nations, nous verrons d’abord s’introduire généralement l’usage des cercueils de bois ou de pierre, propres à préserver de la fermentation et de l’humidité. Nous verrons les Égyptiens embaumer les corps avec des parfums et des aromates, et conserver avec une vénération toute particulière leurs précieuses momies ; nous verrons les habitants de l’Éthiopie placer dans leurs festins, au nombre des convives, les squelettes de leurs proches enfermés dans des colonnes de verre ; ailleurs, d’autres qui, considérant le feu comme l’unique principe de la vie, croient s’incorporer en quelque sorte au dieu qu’ils adorent, en livrant aux flammes leur dépouille mortelle dont ils recueillent les cendres dans des urnes ou vases de matière plus ou moins précieuse ou plus