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DISCOURS.




Le respect pour les morts parait être un sentiment inné dans le cœur des hommes ; le soin de conserver et d’honorer les restes inanimés de ceux qui ont fourni la pénible carrière de la vie, est un usage commun à toutes les nations ; et l’origine des sépultures remonte à l’origine du monde. Le dogme sacré de l’immortalité de l’ame, cette attente inquiète d’une nouvelle vie, la pieuse espérance de fléchir, en faveur de la fragile humanité, la justice suprême, inspira aux peuples la religion des tombeaux ; et celui qui fut sensible aux lois de la piété filiale, à la tendre amitié, à l’élan de la reconnaissance, rendit aux mânes un culte funéraire.

Dans cet âge heureux, aujourd’hui si loin de nous, où, simple encore dans ses affections et naïf dans l’expression de sa pensée, l’homme ne cherchait qu’en lui-même la source de ses plus douces émotions, un peu de terre amoncelée, un faible arbrisseau, indiquaient seuls à la douleur le lieu ou reposaient dans le sommeil éternel un bon père, une épouse chérie, un frère, un ami. Telle fut sans doute la modeste sépulture de celui qui le premier connut le trépas. Quelques fleurs jetées sur ces tertres sacrés, quelques accents plaintifs