Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/206

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Transylvanie, qui devait rester aux Impériaux, en 1699, et celle du Banat, annexé un peu plus tard, en 1718, eurent prouvé que la force offensive turque était définitivement brisée.

Au cours des guerres entre l’Empire ottoman, d’un côté, et, de l’autre, la Pologne et la Moscovie, pour la possession de l’Ukraine cosaque, où un prince moldave, Duca, devint Hetman en 1681, la principauté septentrionale avait subi les douleurs et les misères que provoque fatalement le passage des armées étrangères : le Sultan Mohammed IV vint faire ses prières à Jassy, dans l’église d’Etienne-le-Grand, et il y eut dans le château de Suceava, où ce dernier avait arrêté jadis Jean-Albert, une garnison établie par Jean Sobieski. Dès 1683 les Polonais avaient envoyé de nouveau leurs avant-gardes dans la Moldavie, où fut établi, à la place de ce même Duca, qui avait été un des auxiliaires du Grand-Vizir, Etienne Petriceicu, abrité, après avoir trahi son suzerain à la bataille de Hotin, dans les États du Roi. Il y eut dans la Bessarabie méridionale des combats entre les Tatars et les Cosaques polonais, auxquels s’étaient réunis des chevaliers moldaves. Deux fois Jean III lui-même pénétra dans ce pays qu’il connaissait bien pour essayer de le réunir à sa Couronne et de gagner ainsi cette frontière du Danube et des Carpathes qui figurait dans le grand projet d’Etienne Bâthory. Il prit la place du vieux Cantemir, à côté duquel il avait combattu sous les drapeaux polonais, et dans le modeste château des Voévodes il récita ironiquement des vers populaires moldaves pour bafouer le prince fuyard (1686).

Ayant perdu une grande partie de ses troupes dans le désert du Boudschak, où il alla chercher ses ennemis, il ne revint en Moldavie qu’en 1691 pour se saisir des couvents fortifiés et des anciennes forteresses dans la région des montagnes. Après son départ, il y eut,