Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/23

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elles-mêmes et les figures caractéristiques des dieux de l’Olympe. Pauvres rois sans annales et sans victoires, dont le rôle, invariable et monotone, consistait à se faire payer par les hôtes grecs de la côte et par les marchands de passage la tranquillité à laquelle ils astreignaient leurs quelques milliers de pas-leurs guerriers et bandits !

Une collection de peuplades qui n’arrive pas à constituer un peuple ayant une vraie patrie ne peut exercer aucune influence. Si le nom des grandes rivières s’est conservé sur ce territoire roumain aussi bien qu’en Russie, dans le langage des nations stables qui y habitèrent plus tard, il faut attribuer ce fait seulement à ces établissements, d’importance plutôt militaire, à ces camps de résidence temporaire des « rois » aux allures de khagans qui gardaient les gués de ces rivières, gués d’une importance exceptionnelle pour toute nation migratoire vivant de ses troupeaux. La population primitive dut leur abandonner ces régions où ils empêchèrent tout établissement de concurrents et toute infiltration des vassaux qui venaient y présenter leurs offrandes et leur hommage.

Influence sarmate. — Entre la confédération des Scythes et celle des Sarmates, avec leurs rameaux, les Roxolanes et les Jazyges, à l’Est et à l’Ouest, il n’y a aucune différence essentielle. Ces mêmes masses touraniennes se groupèrent sous une autre classe dominante, probablement iranienne aussi, pour enrichir l’histoire des migrations et des invasions d’un nouveau nom. Celui de marha, sauvé par Ammien Marcellin, est évidemment turc, dans l’ancien sens du mot.

On retrouve ces Sarmates dans les sources antiques sur l’emplacement occupé précédemment par l’expansion scythique, qu’ils maintenaient sans pouvoir