Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/24

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

la continuer, puisqu’elle avait atteint ses dernières limites. Mais à une époque plus récente, il est évident que des peuplades différentes, d’une origine plus noble, vinrent grossir leurs rangs, de même que, plus tard, des Germains, en grand nombre, vinrent se ranger sous les drapeaux d’Attila, devenant des « Huns » au même titre que les guerriers de pure race asiatique du terrible khagan. Nous croyons que les Slaves, qui dès lors étaient un peuple essentiellement agricole, parurent pour la première fois dans l’histoire comme un des éléments de la confédération sarmate. On ne pourrait pas s’expliquer autrement le caractère slave, très ancien et tout à fait particulier, de la nomenclature géographique en Transylvanie, car il est certain, que cette nomenclature ne peut être rattachée au passage, plutôt rapide, de l’invasion slave du VIe siècle de l’ère chrétienne. Nous nous demandons même si le nom de Sarmisagethusa, la Capitale des Daces, qui leur succédèrent dans cette même Transylvanie, ne conserve pas dans sa racine le souvenir de ces Sarmates, première couche superposée aux autochtones.

Influence gauloise. — Ce territoire carpatho-danubien ne fut pas inconnu à la race puissante et énergique, toujours en quête d’aventures guerrières, à travers les terres lointaines, qui est celle des Gaulois. Leurs peuplades étaient depuis longtemps maîtresses des Alpes italiennes, même après avoir perdu la vallée du Pô, leur Gaule cisalpine, que leur prirent les Romains, Elles durent donc, à un moment donné, déboucher sur la Pannonie, avant qu’un chef entreprenant ne les jette à la conquête de la Péninsule des Balcans, qu’ils traversèrent jusqu’aux Thermopyles et même tout au bout, jusqu’aux sommets du Ténare, pour aller se perdre parmi les populations thraces de