Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/241

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à la Couronne, on persista énergiquement dans l’idée de 1’ « Assemblée nationale roumaine », comprenant aussi les militaires et les nobles, ainsi que le clergé inférieur et le peuple, et de nouvelles demandes furent adressées à Léopold II qui, tout en ne voulant rien innover, ne pouvait rien refuser.

Bientôt cependant l’attention du monde politique autrichien fut complètement absorbée par les guerres d’Occident, qui paraissaient devoir amener, sous les rudes coups des généraux de la Révolution et de Napoléon, la fin de la Monarchie des Habsbourg, chassée de l’Allemagne et menacée même dans la possession de ses provinces héréditaires. L’activité intellectuelle des Roumains de Transylvanie fut immobilisée et rabaissée dans ces nouvelles écoles qui s’ouvraient dans tous les coins de la province, demandant des livres que toute une génération s’occupa à compiler. Pour permettre au grand mouvement d’idées provoqué par les écrits des humbles et hardis coryphées de l’ « École transylvaine » de développer leurs fécondes conséquences, il fallait un milieu national disposant de moyens supérieurs à ceux de l’évêché de Blaj ou du siège orthodoxe rival, établi enfin à Sibiu, nouvelle Capitale de la bureaucratie.