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CHAPITRE XI

Renaissance roumaine au XIXe siècle avant l’union des Principautés


Révolutions et réformes dans les principautés : l’hétairie grecque et le mouvement national. — Le terrain pour une grande action nationale dans les Principautés était déjà préparé. Il y eut des « philosophes » non seulement parmi les princes, qui imitaient les souverains réformateurs de l’Occident, et parmi les boïars, portés, dans le bouillonnement de leur esprit vivace, à lancer des critiques qui atteignaient même les bases de leurs propres privilèges, non seulement parmi les écrivains, comme Constantin Conachi, créateur en Moldavie de la nouvelle poésie roumaine, qui ne se borna pas à reproduire la lyrique amoureuse de l’Occident, ni à travestir Pope dans ses déclarations sur « l’Homme », ou comme les fils de Jean Vacarescu, Alexandre et Nicolas, et son petit-fils, ayant étudié à Pisé, Iancu, mais aussi parmi les membres du clergé supérieur. Alors que, dans le vieux cloître de Neamt, on continuait strictement la tradition du « staret » Païsius, le Métropolite Jacob Stamati réformait les écoles de Jassy, Amphiloque de Hotin rédigeait des livres d’école d’après les nouveaux systèmes, Benjamin Costachi, fils de grand boïar, se préparait à être le Métropolite d’une renaissance religieuse profondément influencée par l’esprit national, et dans Hilarion, le sarcastique évêque d’Arges, un voltairien en soutane, les événements révolutionnaires