Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/25

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l’Asie Mineure, dans cette Galatia qui conserve encore leur nom. Alors que les Scythes et les Sarmates ne connaissaient que les camps pareils aux rings ultérieurs des Huns, ils étaient, comme représentajits d’une ancienne civilisation supérieure, influencée dès le début par la colonisation grecque de la Méditerranée occidentale, des fondateurs de « cités », groupant des villages autour d’une ville fortifiée, capitale de la région. On peut suivre les migrations de ces nouveaux hôtes du Danube, seul cependant, et non de ses affluents, à la trace des noms de localités, évidemment d’origine celtique, comme le Singidunum, qui devint la « cité blanche », la Belgrade des Slaves, comme le Noviodunum du delta danubien, l’Isaccea d’aujourd’hui, correspondant au Noyon français, comme Durostorum, la Silistrie des Grecs, dont la racine se rattache aussi au Dun, caractéristique de la civilisation gauloise.

Influence grecque. — A côté de ces influences barbares, qui contribuèrent peu à la formation de la nation roumaine, vint s’ajouter une grande influence civilisatrice, celle des Grecs, Ioniens et Doriens ; anciens compagnons des Perses de Darius, colons venus d’Asie Mineure, ils vinrent chercher dans ces froides régions septentrionales les peaux, les poissons, les fourrures, les grains, surtout les grains, le vin, la laine, le miel, la cire, l’or et l’argent des mines de la Transylvanie, le bois des régions intérieures ; là les attendaient les Scythes qui, grâce à ce voisinage, devinrent des clients, peut-être même des imitateurs de l’art grec, et parfois aussi, dans les belles et riches cités établies par les civilisateurs sur les côtes de la Mer Noire, de leur Pont Euxin, des « mi-Grecs », des « Mixhellènes ».

De Byzance à la lisière caucasienne, leurs cités républicaines