Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/262

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que le drapeau des Habsbourg flotta sur la Transylvanie entière.

Ces lourds sacrifices ne furent pas récompensés à leur juste valeur. Avram Iancu, qui ne voulut jamais recevoir une grâce personnelle, en perdit la raison ; il mourut fou de désespoir. Saguna lui-même, qui avait cru pouvoir créer l’unité roumaine en Autriche, avec un Voévode, un Congrès national et l’Empereur comme Grand-Duc, ne fut pas toujours respecté par les autorités militaires et civiles de la province. Il fallut de longs efforts pour obtenir le rétablissement de l’ancienne Métropole ; celui qui fut reconnu comme successeur des archevêques de Fehérvâr, fut 1’ « uni », Alexandre Sterca Sulut (entre 1853 et 1855). Saguna, dont on avait poussé à bout la patience, ne devait pas même être écouté lorsqu’il demanda au moins la création d’une seule Église orthodoxe roumaine dans les États de l’Empereur, réunissant dans la même forme hiérarchique la Transylvanie elle-même, avec le Ba-nat et les comtés extérieurs, et la Bucovine. Vienne devait satisfaire plutôt l’ambition exagérée d’Eugène Hacman, évêque de cette Bucovine, dont on fit plus tard, en lui donnant un suffragant à Zara, un autre Métropolite roumain.

En décembre 1863, le siège de Sibiiu fut élevé enfin à la dignité archiépiscopale. La « Métropole des Roumains gréco-orientaux de Transylvanie et de Hongrie » devint (1868), grâce à son chef, une fondation purement populaire ; le « Statut Organique » décida que le principe de l’élection par le peuple dominerait à tous les degrés de la hiérarchie religieuse et de l’organisation scolaire qui se confondait avec elle. Une autonomie plénière pour chacun de ces degrés permettait la décentralisation absolue qui contribuait aussi au caractère démocratique de cette Église, vraie citadelle nationale. Un congrès formé de 90 membres