Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/56

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d’Arpad ; quant à Gyula, mentionné dans la Vie de Saint Etienne, roi de Hongrie, on le retrouve chez les écrivains contemporains de Byzance sous le nom du chef païen Gylas.

Or, les premiers chefs hongrois qui vécurent sous l’influence continuelle de Byzance, transmise plus tard aussi indirectement par les Russes de Kiev et de Halitsch (en Galicie), étaient aussi des Voévodes, et le nom même du premier Voévode chrétien qui, après le baptême, devint Etienne, roi apostolique des Hongrois, est Vajk, Voïk, emprunté aux Slaves et commun avec les Roumains eux-mêmes. Des « juges », c’est-à-dire des cnèzes, apparaissent sur la Theiss dans les plus anciens documents qui nous ont été conservés. L’agriculture, la pensée religieuse et l’organisation politique magyare se fondent entièrement sur la transmission slave que révèle à chaque pas le langage. Cette nouvelle fondation barbare, destinée à empêcher le libre développement de la race roumaine, après avoir mis fin à la vie slave pannonienne, était trop dénuée d’initiative et d’originalité, trop pauvre d’éléments civilisateurs pour exercer une sérieuse influence ; on ne pouvait pas attendre d’eux plus que des Petschénègues et des Cumans eux-mêmes.

Les roumains et les russes de kiev.— Un contact politique qui paraissait ne pas devoir être stérile s’établit vers le même temps avec les Russes de Kiev, élèves dociles de l’orthodoxie et de l’Empire oriental.

Le premier Tzarat bulgare était en pleine décadence, presqu’à la merci des Byzantins, qui devaient réduire ces derniers « empereurs » à l’état de simples « parents pauvres », vivant dans leur clientèle, lorsque l’empereur Nicéphore Phokas soudoya Sviatoslav, le Voévode de Kiev, pour en finir avec les restes d’une organisation militaire jadis si redoutée. Le vaillant