Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/75

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village. Des chevaliers roumains combattront ainsi aux côtés du roi, avec les descendants des Voévodes écartés par le prince d’Arges, et certaines familles, comme celle des Doboka (Dobacescul), jouèrent un rôle important dans la vie du royaume, ayant des attaches avec le prince valaque. Enfin, pour faire entrer maintenant ce prince dans le cercle des vassaux de race roumaine, Louis n’hésita pas à lui créer, dans le sens des anciennes prétentions de sa famille, un grand fief transylvain dans la région de l’Oit, entre cette rivière et les Carpathes. De même que ’le roi de France, Jean, son proche parent, avait constitué à l’aide des terres de la Couronne, des apanages en faveur de ses fils, le roi de Hongrie érigea cette région en duché, le duché de Fagaras (Fogaras), d’après le nom du château qui le dominait ; peu après, 1360, Vla-dislav ou Laïco (Vlaicu), fils d’Alexandre le Valaque, en était le maître ; ses successeurs y ajoutèrent les villages roumains des environs de Sibiiu, l’annexe de l’Amlas (Omlas), ainsi nommé d’après un de ses centres ruraux. Le Roumain s’empressa d’y envoyer ses boïars, avec leurs esclaves tziganes qu’avaient apportés les invasions Tatares pour coloniser sa « nouvelle fondation ».

Douchan résista facilement à cette menace ; mais, lorsque le Tzar Alexandre vint à mourir, Louis se présenta de nouveau comme héritier de droit historique. Il conquit Vidin sur celui des fils de « l’empereur » bulgare qui y avait établi sa résidence, Strachimir. L’autre, Alexandre d’Arges, qui avait vécu dans la dépendance de son voisin, épousant même en secondes noces une catholique de Hongrie, Claire, dont les filles, chargées d’une mission de propagande religieuse, régnèrent en Bulgarie et en Serbie, était déjà mort le 16 novembre 1364, après avoir étendu les limites de la Principauté jusqu’à Braila et à Nicopolis, sur