Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/95

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

toujours aux aguets, l’avidité d’aventures et la soif de sang du fils homonyme de Vlad, qui, élève des Turcs, précurseur d’Ivan-le-Terrible et pendant plus cruel et plus brave de Louis XI, est connu dans l’histoire comme Tepes, l’ « Empaleur » (1456).

A ce moment même, Jean Hunyady, qui avait réussi à sauver Belgrade, « porte de la Hongrie », contre les formidables assauts du grand Sultan Mohammed II, succombait dans le camp à ses fatigues, et son rôle qui était de défendre la civilisation chrétienne, revenait, non seulement à un autre Roumain, mais aussi à un Roumain régnant par droit de naissance sur des Roumains, au fils de Bogdan II, au petit-fils d’Alexandre-le-Bon, Etienne-le-Grand, qui, avec le secours de Vlad, était rentré dans son héritage moldave.


CHAPITRE VI

Formation de la civilisation roumaine au milieu des Principautés indépendantes aux XVe et XVIe Siècles


Conditions politiques générales a l’avènement d’Etienne-le-Grand. — II ne pouvait pas y avoir de moment plus favorable pour le début d’un règne destiné à établir l’indépendance politique de la race roumaine que l’année 1457, où commença de régner, à l’âge de vingt ans, un jeune prince qui devait, pendant près d’un demi-siècle, développer ses qualités exceptionnelles de bravoure endurante et de sagesse politique.