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Sous l’influence de ī final le parfait latin veni est devenu vīni en latin vulgaire, d’où vin, et, par analogie, tin. À la 3e p. sg. i est analogique de la 1ere personne; l’i final de cette 3e p. n’étant pas long n’aurait pas pu modifier la voyelle tonique. L’i de la 3e p. du pluriel s’explique de même.

Le radical accentué tin-, vin-, s’est généralisé dans la conjugaison moderne du parfait de ces deux verbes.

L’imparfait du subjonctif était : que je tenisse, que je venisse; formes modernes : tinsse, vinsse, avec les radicaux tin-, vin-.

Participes passés : tenu, venu.

Conjugaison en -RE

Verbe rompre

Indicatif présent

Je ron + s n. romp-ons
tu rons, ronz v. romp-ez
il ront il romp-ent

Aux trois personnes du singulier, la consonne finale du radical peut subir des modifications ou disparaître par suite de s ou de t finals : ainsi on avait : tu parz et non tu parts (groupe de trois consonnes), tu ronz, plus tard tu romps, etc. La consonne finale du radical reparaît au pluriel. À la 1ere p. sg. s apparaît de bonne heure, mais ne se généralise qu’assez tard, à la fin de la période du moyen français (xve s.).

À la 3e p. sg., dans les verbes dont l’infinitif se termine en -dre, comme perdre, mordre, tordre, etc., la langue moderne a changé le t final, qui provenait du latin, en d: l’ancien français écrivait pert, mort, vent; la langue