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dans les propositions relatives. Cet emploi disparaît au xvie siècle.
Ex. :
- Il ot pleü : il avait plu (exactement : il eut plu). (Raoul de Cambrai, 2781.)
- Quand Raous fut jovenceaus a Paris
- A escremir ot as enfanz apris. (Raoul de Cambrai ; G. Paris, Chrest., v. 74.)
- Quand Raoul fut (était) jouvenceau à Paris, il avait appris (mot à mot : il eut appris) l’escrime avec les enfants royaux.
- Dessus un pui vit une ville ester
- Que Sarrazin i orent fait fermer. (Aimeri de Narbonne ; G. Paris, Chrest., v. 35–36.)
- Sur une hauteur il vit une ville que les Sarrasins eurent fait (avaient fait) fortifier.
- Li empereres out sa raison finie. (Rol., 193.)
- L’empereur eut (avait) terminé son discours.
Pour l’emploi et le sens des rares formes anciennes du plus-que-parfait, cf. supra, Morphologie.
Le futur antérieur peut quelquefois servir à rendre, par une extension de sens, l’idée du passé.
Ex. :
- E Durendal...
- Molt larges terres de vos avrai conquises. (Rol., 2352.)
- Eh ! Durendal, que de terres j’aurai conquises par vous ! (c.-à-d. j’ai conquis)
- Veüd avrons cest orgoillos rei Carle. (Rol., 3132.)
- Nous aurons vu (= nous avons vu, c’est un messager qui parle) cet orgueilleux roi Charlemagne.
Cf. ces vers de Corneille :
Je verrai les lauriers d’un frère ou d’un mari
Fumer encor d’un sang que j’aurai tant chéri. (Corneille[1], Horace, II, 6, 649–50.)
- ↑ Cité par Ayer, Gram. fr., 4e éd., § 204.