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Conditionnel.
Le conditionnel dit présent a, à peu près, dans les propositions indépendantes, le même emploi que dans la langue moderne ; seulement il subit la concurrence de l’imparfait du subjonctif ; cf. infra.
Ex. :
- De soe part vos voldreie preier. (Cour. de Louis, 516.)
- De sa part je voudrais vous prier.
Le conditionnel passé est d’un emploi très rare. Il est remplacé ordinairement par le plus-que-parfait du subjonctif et quelquefois par l’imparfait du subjonctif ; cf. infra.
Emploi de l’impératif
L’impératif peut être précédé d’un pronom sujet.
L’impératif négatif se rendait fréquemment par l’infinitif précédé de la négation : il correspond à la 2e personne du singulier.
Ex. :
- E reis celestes, tu nos i fai venir ! (Alexis, 335.)
- Eh ! roi céleste, fais nous y venir !
- Nel dire ja. (Rol., 1113.)
- Ne le dis pas, ne parle pas ainsi.
- Damnes Deu pedre, nen laissier honir France. (Roi, 2337.)
- Seigneur Dieu le père, ne laissez pas honnir la France.
- Charles ne t’esmaier, ço te mandet Jésus. (Pélerinage, 674.)
- Charles, ne t’effraie pas, te mande Jésus.
On trouve aussi quelquefois un infinitif employé sans négation en fonction d’impératif : il est alors procédé de de et de l’article et la phrase impérative débute par or[1].
- ↑ G. Paris, Chrest., 4e éd., p. LXXIII.