Page:Joseph Gabet - Etat des missions de chine.djvu/55

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telle sorte, qu’elle fût rendue capable du sacerdoce, consacrée par leurs mains, et placée dans les divers lieux de ces vastes régions, pour y veiller avec tout le zèle possible au soin des affaires religieuses sous leur direction. » C’est pourquoi il leur ordonna d’avoir sans cesse présent devant les yeux « le but de former et de promouvoir aux ordres, en temps opportun, le plus grand nombre et les plus dignes sujets qu’ils pourraient rencontrer. »

De semblables dispositions se trouvent dans les constitutions du même saint Pontife : Sacro sancti, 18 janvier 1648. Super cathedram, 9 sept. 1649 ; et de Clément IX : In excelso, et Speculatores, l’une et l’autre du 13 sept. 1669, et aussi de Clément X : Decet Romanum, du 23 déc. 1673 ; répétant unanimement « que dans les royaumes de Chine, de Tong-King, de Cochinchine, de Siam et pays limitrophes, on a envoyé et établi des évêques, vicaires apostoliques, principalement dans le but qu’on choisit parmi les chrétiens indigènes et les habitants de ces contrées, des sujets pour en former des clercs et des prêtres, afin que, suivant l’accroissement de la foi et du nombre des fidèles, l’usage de la discipline ecclésiastique fût peu à peu mis en vigueur.

En outre, Innocent XI, par des lettres apostoliques en forme de bref, commençant : Onerosa pastoralis, au sujet des missions chinoises, en date du 1er avril 1680, ordonna « d’augmenter le nombre des vicaires apostoliques, afin que ces immenses régions fussent administrées dignement et avec fruit, et que chacun d’eux s’appliquât à former et à ordonner prêtres des naturels ou des indigènes. »

Quoi encore ! Ce vénérable Pontife voulant faire avancer le plus efficacement possible l’institution d’un clergé indigène dans les États dont nous venons de parier, alla jusqu’au point de conférer à ses légats, les évêques d’Héliopolis et de Bérythe, entr’autres pouvoirs, « celui de forcer même les vicaires apostoliques, par les peines canoniques, à instruire et à ordonner des clercs et des prêtres pris parmi les naturels ou les indigènes, afin de préparer la voie à l’institution d’évêques indigènes », et ce Pontife même commença dès lors à le faire mettre en pratique en quelques endroits. Sur le même sujet vinrent successivement les lettres en forme de bref, de Clément XI : Dudum felicis, 7 décembre 1705 ;