Page:Joseph Gabet - Etat des missions de chine.djvu/58

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Saint-Siège, ils soient rendus propres à toutes les dignités ecclésiastiques, capables de gouverner les missions et même dignes du caractère épiscopal. Un semblable dessein cependant, étant d’une si haute importance, pour qu’il soit plus sûrement conduit à bonne fin et puisse être mis à exécution, lorsque le temps en sera venu, avec avantage pour la religion, les sujets désignés pour une si haute dignité, doivent d’avance être accoutumés à en supporter le fardeau. C’est pourquoi les supérieurs des missions devront former graduellement, pour les fonctions principales, ceux d’entre les clercs indigènes qu’ils trouveront les plus dignes, et ne devront point, dans l’occasion, hésiter à les désigner pour leurs vicaires.

IV. De là on devra rejeter et abolir tout à fait l’usage de réduire les prêtres indigènes à la condition justement odieuse de n’être qu’un clergé auxiliaire ; bien plus, lorsque la prudence permettra d’en réduire la règle en pratique, il faudra que parmi les ouvriers évangéliques, sans égard à leur qualité d’indigènes ou d’Européens, toutes choses d’ailleurs égales, l’ordre de préséance ait lieu d’après l’ancienneté de l’exercice du ministère des missions, et qu’ainsi les honneurs, les dignités et les degrés soient dévolus à ceux qui s’acquittent depuis un plus long temps des fonctions sacrées.

V. Dans beaucoup d’endroits, il est arrivé que, négligeant et mettant entièrement de côté la formation d’un clergé indigène, les ouvriers évangéliques ont pris la coutume de s’adjoindre des catéchistes laïcs pour les aider dans le ministère, et ont trouvé peut-être leur coopération très utile à la propagation de la foi. Mais, comme cette règle de conduite n’est point tout à fait conforme aux sentiments du Saint-Siège, ni aux maximes du ministère ecclésiastique, et de plus que de graves abus se sont notoirement introduits en cette matière, par suite de l’ignorance et de l’incapacité de ces catéchistes, la sacrée Congrégation recommande à tous les supérieurs des missions, tant que le manque absolu ou le trop petit nombre de clercs indigènes rendra nécessaire le secours de ces laïcs, de ne choisir pour cette fonction que des hommes de moeurs irréprochables et d’une foi éminente. Du reste, pour la même raison, ils devront, par le moyen de ces hommes, consacrer tous leurs efforts à la formation d’un