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de Göttingen, M. le professeur Schering, pour la complaisance qu’il a mise à nous envoyer la copie des deux lettres de Lagrange à Gauss.

Ces lettres et pièces sont rangées par ordre chronologique, à partir de la page 268. Elles nous mènent jusqu’à un mois avant la mort de Lagrange. La dernière lettre qu’il ait écrite est un remerciement adressé à une demoiselle de Saint-Clair, dont la famille était intimement liée avec lui, comme on le voit par la lettre suivante d’un ami qui a assisté à ses derniers moments :

Mon cher Saint-Clair, on m’apporte votre lettre dans un moment d’affliction la plus vive que j’aie éprouvée de ma vie. Nous sommes tous dans la désolation. M. Delagrange, cette connaissance que je vous dois, car cet homme, qui avait tant de bontés pour moi et que je révérais comme un père, vient de mourir dans les bras de ma femme. Après douze jours d’une maladie qui n’annonçait pas le moindre danger, il s’est éteint ; il n’a pas souffert. Ah ! si vous l’eussiez vu dans les derniers moments quelle bonté ! quelle force d’âme ! quelle philosophie ! Toujours cette tête pensante qui ne sera point remplacée. Son épouse a pensé mourir de douleur. M. Parfouru et moi sommes chargés des tristes fonctions de consoler sa femme et de faire rendre à l’époux les derniers devoirs. Il est mort hier à 9 heures du matin. On l’a embaumé aujourd’hui. Mardi on le conduira au Panthéon. Potel a été son médecin ; il a montré une sagacité étonnante, et un cœur comme il y en a peu. La maison est fermée ; nous essuyons des larmes et nous en versons….

Présentez mes respects à Mme de Saint-Clair et recevez mes tendres amitiés,

Maire[1].
11 avril 1813.

L’impression de ce Volume était commencée depuis longtemps, lorsque la mort vint frapper M. Serret, qui, comme on sait, avait

  1. L’adresse porte : à Monsieur, Monsieur de Cheux de Saint-Clair, à la Pinsonnière près Vire, à Vire, département du Calvados. L’original appartient à M. Lud. Lalanne. – Voir le Précis historique sur la vie et la mort de J.-L. Lagrange, par MM. J.-J. Virey et Potel. Paris, Vve Courcier, 1813, 22 p. in-4o.