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CORRESPONDANCE
de
LAGRANGE  AVEC  CONDORCET.
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1.
LAGRANGE À CONDORCET.
À Berlin, ce 30 septembre 1771.[1]

Mon cher et illustre ami, je ne saurais vous exprimer combien j’ai été enchanté de recevoir une marque de votre souvenir. Quoique votre correspondance souffre souvent d’assez longues interruptions, je me flatte que votre amitié n’en est pas moins inaltérable, et je n’ai jamais cessé d’y répondre par toute la mienne. Je sens tout le prix du suffrage dont vous voulez bien honorer mes faibles travaux, et je vous en remercie de tout mon cœur. Je suis surtout très sensible à l’honneur que vous me faites en donnant un précis de ma méthode pour la résolution des équations numériques, dans les Suppléments de l’Encyclopédie[2]. Cette matière, l’une des plus importantes de l’Analyse, et assez négligée jusqu’ici, ne peut que gagner beaucoup en passant par vos mains. Il est bon qu’elle se trouve développée dans un Ouvrage tel que l’Encyclopédie, et qu’elle puisse devenir par là aussi familière aux géomètres que son importance l’exige.

  1. Ms. f° 15.
  2. Voir dans le Tome III du Supplément à l’Encyclopédie (1777, in-fo) les articles Indéterminés (problèmes),p. 571 ; Maximum, p. 874 ; Milieu, p. 937.