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LE MÊME AU MÊME.
Berlin, ier octobre 1786.
Monsieur,

J’aurais dû vous remercier plus tôt de l’honneur que vous m’avez procuré de la part de la Société italienne[1], et auquel je suis très sensible ; mais, si le témoignage de ma reconnaissance est un peu tardif, elle n’en est pas moins vive, ni moins sincère. Je vous dois maintenant de nouveaux remerciements pour les Mémoires que vous avez bien voulu m’envoyer par M. le prince de Cardite. Je les ai lus avec plaisir, et j’ai remis à M. Achard[2] ceux qui traitent d’objets physiques.

Vos remarques sur l’alcali marin et sur la nature de la magnésie me paraissent fort curieuses[3], et elles deviendront des découvertes intéressantes si des expériences décisives peuvent leur imprimer le sceau de la certitude.

À l’égard de votre nouvelle méthode de Calcul intégral[4], elle me semble plus ingénieuse qu’exacte, car l’emploi d’une intégrale incomplète altère et dénature l’équation différentielle, en sorte qu’elle ne saurait plus avoir, en général, la même intégrale complète qui résulte de sa forme primitive ; c’est ce qui se trouve vérifié par votre premier exemple de la page 192, où l’intégrale complète que vous trouvez n’est pas la véritable, comme on peut s’en convaincre par la différentiation même, ou par la comparaison de cette intégrale avec celles qui résultent des autres méthodes.

  1. Il avait été nommé l’un des quarante Membres dont se composait la Società italiana, société dont Lorgna avait été l’un des fondateurs et qui publia son premier volume de Mémoires à Vérone, en 1782, in-4o. Voir les statuts dans le tome III.
  2. Friedrich Carl Achard, physicien et chimiste, membre de l’Académie de Berlin (1776), mort le 21 avril 1821.
  3. Ricerche intortto all’origine del natro o alcali marino nativo, dans le tome III des Memorie della Società italiana, p. 39.
  4. Sopra l’integrazione della formula (Ibid. p. 220).