Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 14.djvu/308

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contenant des graines du chanvre de la Chine avec une petite instruction sur la manière de les semer. Je,n’ai pu les avoir plutôt, mais elles vous seraient parvenues plus promptement si la boîte n’avait pas été partie lorsque M. de Lucchesini[1] m’offrit de vous faire passer mon paquet par un de ses courriers. Je profiterai de ses bontés pour un autre envoi.

Je n’ai pas une trop bonne idée de la seconde partie de l’histoire de Montucla qui est sous presse[2]. Je crois que la matière était au-dessus des forces de l’auteur, je parle de la partie qui traite des progrès des Mathématiquesdans le siècle qui vient de s’écouler, car pour la partie déjà connue il me semble qu’elle laisse bien peu à désirer. Le manuscrit est, je crois, achevé, du moins je ne sache personne qui soit chargé de le continuer. Lalande a soin de l’impression, mais il n’est pas en état de suppléer ce qui peut manquer.

Il me semble avoir lu quelque part que Kestener[3] avait donné une histoire des Mathématiques. Si vous en connaissez une de lui, je vous serais infiniment obligé de me la faire parvenir, à votre commodité.

L’arrivée de M. de Lucchesini m’a fait un bien grand plaisir. Il m’a donné des nouvelles de tout ce qui m’intéresse à Berlin et a renouvelé des souvenirs qui me sont bien chers. J’espère que nous pourrons nous voir plus souvent lorsque les affaires lui permettront plus de loisirs, mais cet avantage ne diminuera jamais rien du prix que j’attache à la correspondance dont vous m’honorez, et que je vous prie de vouloir bien me continuer. Je vous offre de mon côté l’hommage sincère des

  1. Jérôme, marquis de Lucchesini, diplomate prussien, né à Lucques en 1752, mort à Florence le 19 octobre 1825. Il était alors ministre de Prusse à Paris.
  2. Jean-Étienne Montucla, membre de l’Académie des Sciences, puis de l’Institut, né à Lyon le 5 septembre 1725, mort à Versailles le 18 décembre 1799. La première édition de l’Histoire des Mathématiques est de 1758, 2 vol in-4o. La seconde, considérablement augmentée, fut achevée par Lalande dont le travail justifia les craintes de Lagrange. Elle parut de 1799 à 1802 en 4 volumes in-4o.
  3. Abraham-Gotthelf Kæstner, mathématicien, professeur à l’Université de Gœttingue, né à Leipzig en 1719, mort le 20 juin 1800. La mémoire de Lagrange ne le trompait pas, car on a de lui : Geschichte der Mathematik, Göttingen, 1796, 4 vol in-8o.