Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 14.djvu/33

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prise alors est encore la plus sûre et la meilleure à bien des égards. Au reste, comme je ne suis pas pressé de toucher cet argent, je vous laisse le maître de me l’envoyer quand et comme vous voudrez ; je ne serais pas même fâché qu’il pût rester en France, s’il était possible de l’y laisser d’une manière sûre et de façon qu’il pût être retiré aisément au besoin ; car, comme je pense d’y faire encore quelque jour un voyage, ce serait un avantage pour moi d’y trouver de l’argent sous la main. Mais, encore une fois, je m’en rapporte entièrement à vous là-dessus ; j’approuve d’avance tout ce que vous et M. d’Alembert jugerez à propos de faire.

Lorsque je vous ai mandé que la pièce sur les comètes[1] que vous savez était la seule qui eût concouru, j’ignorais que M. Formey venait encore d’en recevoir une autre. Je m’opposerai à ce que l’on donne le prix à cette dernière, qui n’a d’autre mérite que l’application des méthodes proposées à la théorie de l’une des dernières comètes ; mais je ne sais si je réussirai à le faire adjuger à la première qui a, à la vérité, le mérite d’une analyse ingénieuse et profonde, mais qui ne répond pas assez aux vues que l’Académie a eues en proposant cette question. Comme je n’ai qu’une voix sur cinq, tout ce que je pourrai faire au cas qu’on ne veuille pas couronner cette'pièce, comme je le souhaiterais, ce sera de faire remettre le prix à un autre temps.

Je vous prie de dire à M. Cassini[2] que son Mémoire sur la réfraction a été lu à l’Académie et qu’il sera imprimé sans doute dans le Volume de 1773 ; je ne crois pas qu’on ait encore fait les recherches qu’il désire, parce que M. Bernoulli, qui est chargé de l’Observatoire, n’est guère en état, à cause de sa mauvaise santé, de contribuer aux progrès de l’Astronomie autant que sa place le demanderait.

Je ne suis pas fort empressé de voir paraître ma pièce sur l’équation séculaire ; j’aimerais beaucoup mieux que l’Académie fit imprimer celle

  1. Le Mémoire de Condorcet.
  2. César-Fr. Cassini de Thury, Directeur de l’Observatoire, Membre de l’Académie des Sciences, né le 17 juin 1714, mort le 4 septembre 1784. Son Mémoire, intitulé : Méthode directe pour déterminer les réfractions, fut imprimé, en effet, dans le Volume de 1773 des Mémoires de l’Académie de Berlin (p. 251-264).