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10.
LAGRANGE À CONDORCET.
À Berlin, ce 18 juillet 1774[1].

Je n’ai reçu, mon cher et illustre Confrère, que depuis deux jours votre paquet du 10 février, contenant un exemplaire de ma pièce sur la libration de la Lune. J’ignore ce qui a pu causer un si grand retardement, et je me hâte de vous en accuser la réception, et de vous en témoigner ma reconnaissance. Comme depuis ce temps vous auriez pu changer d’avis relativement aux commissions dont vous me chargez dans votre lettre, j’attendrai pour les exécuter que vous me réitériez vos ordres là-dessus. En attendant, j’ai demandé au libraire le prix de nos Mémoires, et il l’a fixé à 10fr de France le Volume pour les vingt-cinq anciens Volumes, et à 11fr pour les suivants dont il y a déjà trois, le quatrième étant prêt à mettre sous la presse. Il m’a dit aussi qu’il serait bien aise qu’on fit payer l’argent à Strasbourg à un de ses correspondants, qu’il m’indiquera lorsqu’il fera l’envoi des livres à l’adresse que vous m’avez marquée ou bien à telle autre qu’il vous plaira de me donner. J’attends donc votre décision là-dessus, et je ne négligerai rien pour vous servir du mieux que je pourrai. À l’égard du Journal littéraire de Berlin, je vous prie de me dire aussi si vous en avez encore besoin ; il en parait six Volumes par an, et le prix en est, si je ne me trompe, d’un écu le Volume ; j’aurai soin qu’il soit envoyé à l’éditeur de la Gazette de la Littérature[2], sous l’adresse du chancelier, comme vous me le marquez. M. d’Alembert me mande que ma pièce sur l’équation séculaire est déjà sous presse ; cela me fait croire que les précédentes sont déjà imprimées, ce qui me fait beaucoup de plaisir ; car, en vérité, je commençais presque à désespérer de la voir paraître, et je vous en ai d’autant plus d’obligation.

  1. Ms. f° 28.
  2. La Gazette universelle de Littérature avait commencé à paraître en 1770.