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HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS

XVIII

Schwarzkoppen, à son retour de congé, trouva l’autre pli, avec les notes (sur les formations de l’artillerie, le 120, etc.). Il ne douta pas que l’envoyeur ne fût Esterhazy. Le pli, s’il est venu par la poste, porte le timbre de Rouen. Si les notes sont de la main d’Esterhazy, l’Allemand reconnaît son écriture, qu’il connaît depuis un an. Il sait surtout qu’il n’a qu’un seul officier français à son service.

Les notes, qu’il communiqua à Panizzardi, étaient d’un intérêt médiocre[1] ; celles sur Madagascar et les troupes de couverture n’avaient été envoyées que « pour grossir le paquet[2] ».

Le 20 septembre, Schlieffen avait adressé à Schwarzkoppen une lettre qui fut interceptée par le service des Renseignements. Il y réclamait « la description exacte du canon de 120 court, tubes, affût, mécanisme, tout ce qu’on peut avoir[3] ». Quelques jours après, le 27, un agent de Sandherr s’emparait d’un autre « questionnaire » de l’État-Major allemand ; Schlieffen demandait, cette fois, « la composition des batteries du régiment de corps à Châlons » ; le nombre des batteries de 120, « le manuel de tir de l’artillerie de campagne et la réglette de correspondance »; et, encore, des détails sur

  1. Cass., I, 460, Monod ; récit de Schwarzkoppen au prince Lichnowski, secrétaire de l’ambassade d’Allemagne à Vienne.
  2. Rennes, III, 52, Picot ; récit de Schwarzkoppen au colonel Schneider, attaché militaire d’Autriche à Paris.
  3. Cass., II, 323, général Deloye. — Voir t. Ier, 598.