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HENRY


qu’à la fin de la semaine suivante, le 7 novembre, et ne vint voir Picquart que la semaine d’après. Il ne lui fit qu’une seule et courte visite le 10[1] ; Picquart était occupé ; Leblois, sans même s’asseoir[2], lui dit seulement qu’il se proposait de faire des démarches pour être nommé avocat conseil du ministère[3]. Personne n’entra chez Picquart pendant cette visite[4].

Le 31 octobre, Boisdeffre signa et remit à Du Paty une permission « pour aller à l’étranger ». Ils parlèrent des récentes polémiques de la presse. « Si on s’est trompé, dit Du Paty, ou si l’on nous a trompés, ce que je ne crois pas, il y a quelque chose de pis que l’erreur, c’est d’y persévérer. — Rassurez-vous, reprit Boisdeffre, il existe des preuves inconnues de vous et qui suppriment jusqu’au moindre doute[5]. »

    qu’Henry en avait besoin pour faire son faux. Gonse dit que « c’est une erreur ; le faux Henry est une pièce au crayon bleu ; or, aucune pièce du dossier en 1896 n’était écrite au crayon bleu » (Cass., II, 354). Ce qui est inexact (Voir p. 411), « Au reste, poursuivit Gonse, après avoir repris le dossier à Picquart, je l’ai toujours conservé par devers moi, et Henry ne l’a jamais eu entre les mains. »

  1. Procès Zola, I, 259, Leblois ; I, 358, Picquart : « Entre le 9 et le 14 novembre, parce que le 8 était un dimanche et que le 14 est le jour où j’ai cessé mes fonctions. » — Instr. Fabre, 153, Leblois : « Le 10 au matin, vers 11 heures. »
  2. Procès Zola, I, 358, Picquart. — Instr. Fabre, 153, et Instr. Tavernier, Leblois.
  3. Procès Zola, I, 358, Picquart. — Cass., II, 159 ; Instr. Fabre, 153, Leblois. — La demande de Leblois devait être présentée par le vicomte de Montfort, député de la Seine-Inférieure (Cass., II, 159).
  4. Cass., II, 159 ; Instr. Tavernier, 10 nov. 1898, Leblois.
  5. Cass., II, 33, Du Paty. — Cette déposition n’a pas été contredite par Boisdeffre.