Page:Joseph Rosny - Firmin ou le Jouet de la fortune, 1798, II.djvu/153

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bord son ressentiment sur ma chère Amélie, sur la moitié de moi-même. Il était intimement lié avec le fameux baron de B… qui était alors le dispensateur prodigue des vengeances d’une cour corrompue. La même lettre de cachet, en me séparant de mon épouse, nous précipita tous deux à la fois dans une affreuse prison. J’ignorai, pendant long-temps, l’endroit où elle fut renfermée, et moi je fus traîné dans les prisons du fort de Château-d’If. Sans l’espoir qui n’abandonne jamais l’infortuné, il m’eût été impossible de résister à ce coup affreux. Mon fils, vous avez aimé, figurez-vous ce que j’eus à souffrir d’une pareille séparation. Je me