Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/132

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sans commencement, vous êtes ce que l’homme peut concevoir de meilleur. Comme un rayon de la lumière est renfermé dans tout ce qui brille, un rayon de votre bonté reluit dans tout ce qui est vertu. Tout ce que nous pouvons aimer, et tout ce qui est aimable montre une part de votre essence, une apparence de vous-même. Toutes les beautés de la terre ne sont qu’une ombre projetée de celles qui sont dans le ciel. Rendez-nous semblables à vous, autant que notre nature grossière permettra cette ressemblance, afin que nous soyons participants de votre bonheur autant que le permet cette vie.

Parler à Dieu de ses souhaits, de ses affaires, cela est-il permis ? On peut dire que ceux qui s’en abstiennent par respect, et ceux qui le pratiquent par confiance et par simplicité, font bien.

Il faut demander la vertu à tout prix et avec instance, et la prospérité timidement et avec résignation. Demander, c’est recevoir, quand on demande les vrais biens.