Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/147

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Voici de plus graves pensées : je parlerai plus gravement.

La volonté de Dieu dépend de sa sagesse, de sa bonté, de sa justice, et borne seule son pouvoir. Tout ce qui est mal sera puni ; tout ce qui est bien sera compté, et rien ne sera exigé que ce qui aura été possible.

L’amour des corps sépare les âmes de Dieu, car Dieu n’a point l’amour des corps. L’horreur du mal unit à Dieu, car Dieu a le mal en horreur. Mais il aime toutes les âmes, même celles qui aiment le mal, si elles conservent quelque amour pour lui et quelque horreur pour elles-mêmes, au fond de leurs égarements. Ce que nous aimons malgré nous, par la force de la matière, il ne faut pas l’aimer par choix, ou de notre consentement, car alors on l’aimerait trop, et c’est là que serait le mal.

établir le règne de Dieu, ou l’existence de tout bien, est la loi de la politique, ou du gouvernement des peuples, et celle de l’économique, ou du gouvernement de la maison, et celle aussi de la morale, ou du gouvernement