Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/148

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de soi. La loi est ce qui oblige, et dont rien ne peut dispenser, pas même la bonté de Dieu.

Je reprends ma joie et mes ailes, et je vole à d’autres clartés.

Un objet, quel qu’il soit, nous est plus ou moins agréable, selon qu’il est, dans tous ses points, plus ou moins nettement semblable à son type ou à son modèle, qui est dans les idées de Dieu. Nos qualités sont plus ou moins louables, et même plus ou moins réelles, plus ou moins éminentes, plus ou moins dignes de leur nom, selon qu’elles sont plus ou moins, dans leur action et leur essence, conformes à leur règle, dont Dieu a l’idée.

Vraiment, nous voyons tout en Dieu, et nous ne voyons rien qu’en lui, du moins dans la métaphysique. Sans son idée et ses idées, on ne peut rien apercevoir, rien distinguer, rien expliquer, ni surtout rien évaluer à son taux intrinsèque, à ce taux secret et sacré qui, placé dans le sein et au centre de chaque chose, comme un abrégé d’elle-même, en marque seul exactement, quand on le lit à cette lumière,