Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/160

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Quand nous réfléchissons, il se fait matériellement dans nos organes des plis, des déplis, des replis qui vont jusqu’au froncement, si la réflexion est profonde.

Chacun de nos organes est comme un appareil où se digèrent et se filtrent les différents objets de leurs sensations. Quand on exprime ce qu’on pense, il se fait une sorte de sécrétion agréable, et quand on pense ce qu’il faut, une utile nutrition s’opère.

L’habitude de penser en donne la facilité ; elle nous rend plus pénétrants et plus prompts à tout voir. Nos organes, comme nos membres, acquièrent par l’exercice plus de mobilité, de force et de souplesse.

S’il y a ou s’il n’y a pas des idées qu’on peut appeler innées, est une question qui tient essentiellement à la science, à la connaissance de l’âme, et non pas simplement une question