Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/259

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douces restent toujours en deçà : elles ménagent et se ménagent.

Ne montrez pas le revers et l’exergue à ceux qui n’ont pas vu la médaille. Ne parlez pas des défauts des gens de bien à ceux qui ne connaissent ni leur visage, ni leur vie, ni leur mérite.

La médisance est le soulagement de la malignité.

En prenant pour un travers d’esprit ce qui n’est qu’un travers d’opinion, ou pour un défaut de caractère ce qui n’est qu’un défaut d’humeur ; en jugeant un homme d’après un propos, une vie d’après un fait, une âme d’après un mouvement, quand tout cela est irrégulier, on fait beaucoup de mal et beaucoup d’injustices.

Pour dire du mal d’un homme illustre, il faut attendre qu’il en ait fait.