Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/285

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individu. Le bien et le mal, au contraire, sont dans nos mains, ou, comme dit l’écriture, dans les mains de notre conseil, parce qu’ils font nos mérites et nos démérites. De même donc que nous sommes assujettis à deux mouvements, celui de la terre et le nôtre, de même nous sommes dominés par deux volontés, la nôtre et celle de la providence ; auteurs de la première, et instruments de celle-ci ; maîtres de nos œuvres, pour mériter la récompense assignée à la vertu, et machines pour tout le reste. être meilleurs ou pires dépend de nous ; tout le reste dépend de Dieu.

Il serait facile de prouver la liberté par le crime, qui est une résistance au penchant de notre nature vers le bien-faire, et par les actes de vertu, qui sont une déviation de notre penchant vers le bien-être.

Il faut que les hommes soient les esclaves du devoir, ou les esclaves de la force.

Quand une fois l’idée exacte du devoir est