Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/286

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entrée dans une tête étroite, elle n’en peut plus sortir.

Sans le devoir, la vie est molle et désossée ; elle ne peut plus se tenir.

Il ne faut pas regarder le devoir en face, mais l’écouter et lui obéir les yeux baissés.

Il y a de l’impudence à laisser sans voiles, à ses propres yeux, ce qui est sacré.

Toujours occupé des devoirs des autres, jamais des siens, hélas ! L’homme véritablement vertueux remplit ses devoirs dans leur ordre, et fait céder les petits aux grands.

Il faut sacrifier son humeur à son rôle, et ses vertus mêmes à son devoir.

Les devoirs ont une loi qui en règle l’accomplissement.