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SEPTIÈME LEÇON.


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FRÉDÉRIC MISTRAL ET LES FÉLIBRES.


Messieurs,

I. Appelé à parler devant vous de la Poésie française contemporaine, j’ai cru devoir faire une place dans ces études à la Poésie néo-provençale, et j’ai tenu, autant pour vous renseigner sur le mouvement poétique contemporain en France que pour affirmer une conviction littéraire, à consacrer une conférence à Frédéric Mistral et aux Félibres, après avoir dans les conférences précédentes parlé de Victor Hugo et de ses successeurs. Ce n’est pas, je le sais, l’usage des historiens de la littérature française et des critiques en général, et c’est précisément contre cet usage que je veux protester. Vous chercheriez en vain, dans toutes les histoires de la littérature française, depuis Nisard jusqu’à Lanson, une étude et même une mention des travaux littéraires et poétiques qui ont été publiés en langue d’oc. Seul le généreux Lamartine a dans son cours familier de littérature — dans ce cours admirable et puéril à la fois qu’il a écrit au courant de la plume pour subvenir aux besoins de sa lamentable vieillesse — rendu justice au génie naissant de Mistral (cf. deuxième entretien). Ouvrez le volume intéressant publié en 1889 sous le titre « Nos poètes » par Jules Tellier — le jeune critique dont la mort prématurée a provo-