Page:Journal asiatique, série 1, tome 1.djvu/20

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— Quoi ! serait-ce donc la vérité qui sortirait de ta bouche, ô nymphe trop séduisante ? ou plutôt ne serait-ce pas un pur badinage, car il me semble que je n’ai encore passé qu’un seul jour avec toi ?

— Oh ! pourriez-vous me soupçonner d’user de mensonge envers un aussi vénérable brahmane, un saint ermite qui a fait vœu de ne jamais s’écarter un instant du chemin suivi par les sages ?

— Ô malheur, malheur sur moi ! s’écrie alors l’infortuné brahmane, dont les yeux sont enfin dessillés. Ô fruit à jamais perdu de ma longue pénitence ! Toutes ces œuvres méritoires, toutes ces actions conformes à la doctrine des Védas sont donc anéanties par la séduction d’une femme !… Fuis, fuis loin de moi, perfide ; va, ta mission est accomplie !

DHÉRAR, FILS D’AL-AZWAR,

Extrait du livre intitulé : Conquête de la Syrie, par Al-Wakedy, traduit de l’arabe ; par M. Grangeret de Lagrange.

Abou-Obeidah commandait en Syrie les troupes du khalife Omar, fils d’Al-Khattâb. Après avoir remporté divers avantages sur les Grecs, il mit à la tête de deux cents cavaliers Dhérar, fils d’Al-Azwar,