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guerrier distingué entre les Arabes, lui donnant l’ordre de se porter vers le nord de la Syrie, et de piller les villes maritimes.

Arrivés dans la plaine de Dâbik, lui et ses compagnons se couchent sur la terre pour prendre du repos. Pendant qu’ils dorment profondément, Al-Hâïm, fils de Djabalah, conduisant une armée d’Arabes qui avaient embrassé le christianisme, accourt en toute hâte, tombe sur une partie des compagnons de Dhérar, et les fait prisonniers, sans éprouver une longue résistance. Cependant Dhérar, réveillé par les cris, est déjà monté sur son cheval. Il élève la voix, et anime ainsi au combat les cavaliers qui lui restent : « Courage ! Précipitez-vous sur ces troupes viles et parjures, et abreuvez vos glaives du sang des phalanges ennemies. Défendez la religion, objet de la vénération des hommes, et cherchez à complaire au Dieu de tous les êtres, au dispensateur des bienfaits. Que celui d’entre vous qui désire échapper aux flammes éternelles, au jour où chacun recevra le prix de ses œuvres, s’élance, à l’heure même, sur l’ennemi, avec l’impétuosité du lion, et qu’il ne songe qu’à se rendre agréable à l’envoyé qui n’a point trompé les hommes. »[1]

Il dit, et à l’instant un combat opiniâtre s’engage

  1. Le texte de ce discours et des trois suivans se trouvera dans un recueil de poésies arabes inédites, maintenant sous presse à l’imprimerie royale. Ce recueil sera accompagné d’un choix de commentaires arabes pour les principaux morceaux, d’une traduction française de toutes les poésies, et d’observations critiques et littéraires.