Page:Journal asiatique, série 1, tome 1.djvu/93

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caractère du duc de Richelieu, à ses éminentes vertus, an zèle qui l’animait pour le bien de son pays : hommage rare, et non suspect de flatterie, puisque celui qui en est l’objet n’existe plus.

Je ne détaillerai point, dans cette notice, les qualités de l’esprit et du cœur de M. le duc de Richelieu ; je ne parlerai point des dernières années de sa vie politique, ni des nombreux services qu’il a rendus à la France, services dont personne ne saurait nier l’importance. Placé à la tête des affaires, dans un tems des plus difficiles et des plus désastreux pour sa patrie, c’est à la loyauté et à la droiture de son caractère que la France dut sa délivrance, et cet état de prospérité dont elle commence à jouir après tant de malheurs et de bouleversements.

Mais qu’il me soit permis de rappeler ici les bienfaits, moins connus en France, que M. le duc de Richelieu a répandus dans une contrée, qui, par sa position et par les peuples qui l’habitent, doit plus particulièrement fixer l’attention de la Société Asiatique. En rendant cet hommage à la mémoire d’un homme qui ne cessera d’être, également pleuré, et dans le pays le plus civilisé du mande, et sur les bords agrestes du Pont-Euxin ; dans les : palais qui ornent la capitale de la France, comme dans les huttes des montagnards de la Tauride ; j’ose me flatter de remplir les vues de la Société, et de rentrer en quelque sorte dans l’objet de ses occupations.

La valeur dont M. le duc de Richelieu fit preuve, avec toute l’ardeur du jeune âge, à l’assaut d’Ismaël, où il se trouva comme volontaire, fit connaître son