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langue turque, être attaché, secourir, (ouighour)  » Aboidghazi, qui, dans de pareilles déterminations, copie ordinairement les paroles de Rachid-eddin, ne diffère pas non plus de lui à cette occasion ; car il donne l’étymologie suivante : « La signification d’Ouigour, dit-il, est ferme et attaché ; quand le lait se caille (ouighour) il s’en sépare la partie caillée, c’est ce qu’on appelle l’attaché, joint ensemble. » Il faut aussi remarquer la ressemblance du mot Ouigour avec les verbes turcs ioghour-lamak et ioghourtmak, qui signifient le lait se caille ; et avec ioghourd, terme usité chez toutes les tribus turques, pour désigner le lait caillé.

Cette étymologie excite la bile de M. Schmidt, et il s’écrie (pag. 95) : « Aboulghazi, qui saisit avec empressement chaque occasion pour expliquer des mots sans les comprendre, n’a pas laissé échapper celle-ci, pour montrer sa pénétration. Cette misérable étymologie est cependant très indifférente pour -nous, quand nous savons que le mot Ouigour n’est significatif qu’en mongol, et que, dans cette langue, il désigne un étranger, dont on ne comprend pas la langue. »

Si, au lieu d’avoir appris les langues comme on le fait ordinairement pour l’usage commun, M. Schmidt avait approfondi les principes sur lesquelles elles sont basées, il n’aurait vraisemblablement pas écrit le passage que je viens de citer. Des auteurs dignes de foi nous apprennent qu’Ouigour et Ioghour signifient attaché, joint. La même racine se retrouve aussi dans le