Page:Journal asiatique, série 1, tome 5.djvu/253

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page n’a pas pu être entièrement corrigé, à cause d’un problème décrit en page de discussion.
(259)

mier abord, comme insoutenable, je me serais abstenu de les réfuter ; mais comme il les emploie, de même qu’une foule d’autres hypothèses bizarres, pour subvertir tout le système de l’ethnographie et de l’histoire de l’intérieur de l’Asie dans le moyen âge, je n’ai pas voulu, par mon silence, paraître adhérer à ces étranges suppositions ; et j’essaierai de les réduire, par les notes suivantes, à leur juste valeur.

Depuis le tems de la dynastie chinoise des Thang, ou depuis le VIIe siècle de notre ère, les Chinois ont désigné les Ouigour, habitans des pays de Khamil et de Tourfân, par le nom de 昌髙 Kao tchang. Dans le vocabulaire ouigour, envoyé de Péking, cette dénomination est expliquée par (ouighour) Ouikhour, ou Ouigour. Les historiens chinois disent aussi :

也昌髙之唐兒吾畏

« Les Oui gou eul (Ouighour) sont les Kao tchhang de la dynastie des Thang[1]. » — Le nom (ouighour) se trouve écrit chez les auteurs mahométans اويغور Ouighour, ou ايغور Ighour ; ils le prononcent aussi Ioghour. Rachid-eddin, le principal des auteurs persans qui ont traité de l'ancienne histoire de l’Asie centrale, observe que : « Le nom Ouigour signifie en

  1. Thoung klan-hang mou, édition de 1707, Sect. LVII, p. 4.